Sudel FUMA
Université de La Réunion, CRESOI
Dans les années 1960, avec l’urbanisation et la politique d’assimilation culturelle mise en place par Michel Debré, premier Ministre de l’État français devenu député de La Réunion, l’art du Moring disparaît brutalement. Son sauvetage in-extrémis est le fait du mouvement associatif à la
recherche d’un patrimoine culturel de l’océan Indien. Le Moring ne renaît pas à l’identique,
comme au temps de la colonisation. Encadré par le mouvement sportif local, il perd son authenticité d’origine et s’apparente plus à la capoeira brésilienne qu’au Moring traditionnel
de Madagascar ou des Comores15. L’esprit de combat et de formation des hommes par cette
pratique populaire anime toujours les nouveaux « Moringers » comme le signale le coordonnateur de cette discipline sportive : « Le Moring est comme un ciment. Là-dedans, il y
a le sport, les défis, la musique et le respect, c’est un nafer que nous doit développer pou nout
marmailles »16.
Le Moring a permis aux esclaves déportés dans les Îles et à leurs descendants de conserver un lien avec leur civilisation originelle. Néanmoins le contexte de l’esclavage a « créolisé » le Moring, c’est-à-dire l’a métissé, lui donnant des formes spécifiques avec un fond commun dans chaque Île de l’océan Indien. Vecteur identitaire, il a été pour les esclaves déportés une véritable « bouée de sauvetage », une forme d’expression culturelle à laquelle ces derniers se sont accrochés pour ne pas perdre leurs ancêtres, leurs traditions, leurs cultures. À travers son expression artistique et codée, il a permis aux esclaves de différentes origines géographiques d’avoir un langage commun, incompréhensible pour les maîtres qui ne voyaient en lui qu’une expression de violences physiques, primaires, très éloignée des valeurs culturelles d’un occident chrétien.
http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/b2006/Fuma.pdf
Université de La Réunion, CRESOI
Dans les années 1960, avec l’urbanisation et la politique d’assimilation culturelle mise en place par Michel Debré, premier Ministre de l’État français devenu député de La Réunion, l’art du Moring disparaît brutalement. Son sauvetage in-extrémis est le fait du mouvement associatif à la
recherche d’un patrimoine culturel de l’océan Indien. Le Moring ne renaît pas à l’identique,
comme au temps de la colonisation. Encadré par le mouvement sportif local, il perd son authenticité d’origine et s’apparente plus à la capoeira brésilienne qu’au Moring traditionnel
de Madagascar ou des Comores15. L’esprit de combat et de formation des hommes par cette
pratique populaire anime toujours les nouveaux « Moringers » comme le signale le coordonnateur de cette discipline sportive : « Le Moring est comme un ciment. Là-dedans, il y
a le sport, les défis, la musique et le respect, c’est un nafer que nous doit développer pou nout
marmailles »16.
Le Moring a permis aux esclaves déportés dans les Îles et à leurs descendants de conserver un lien avec leur civilisation originelle. Néanmoins le contexte de l’esclavage a « créolisé » le Moring, c’est-à-dire l’a métissé, lui donnant des formes spécifiques avec un fond commun dans chaque Île de l’océan Indien. Vecteur identitaire, il a été pour les esclaves déportés une véritable « bouée de sauvetage », une forme d’expression culturelle à laquelle ces derniers se sont accrochés pour ne pas perdre leurs ancêtres, leurs traditions, leurs cultures. À travers son expression artistique et codée, il a permis aux esclaves de différentes origines géographiques d’avoir un langage commun, incompréhensible pour les maîtres qui ne voyaient en lui qu’une expression de violences physiques, primaires, très éloignée des valeurs culturelles d’un occident chrétien.
http://www.celat.ulaval.ca/histoire.memoire/b2006/Fuma.pdf
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